FRANÇAIS (English translation underneath)
La première fois que Yoko a pris conscience de l’art et de la culture, c’est probablement lors d’un voyage à KYOTO pendant un voyage scolaire. Elle a été fascinée par l’architecture de cette ville et surtout par ses jardins Zen. Kyoto fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyō “Capitale de la paix et de la tranquillité”. Kyoto est considérée comme le centre culturel du Japon et plusieurs temples sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Zen est une branche du bouddhisme qui insiste sur la méditation. Les concepts Zen se réfèrent au vide et enlève tous les murs internes inutiles. Ils ouvrent l’espace entre l’intérieur et l’extérieur et réduisent tout à la qualité la plus essentielle. Le jardin de pierre du temple Ryoanji démontre très bien ces concepts de simplicité et l’importance de l’arrangement de quelques pierres dans un grand espace vide. C’est une composition abstraite d’objets “naturels” dans un espace vide, une composition dont la fonction doit inciter à la méditation.
Après la fin de ses études universitaires à l’Université de Sophia de Tokyo, et l’obtention d’une licence de lettre (BA), comme elle avait développé un grand intérêt pour l’Art et la culture occidental, elle est venue en l’Europe avec le désir de devenir un «Knitwear designer». Elle a d’abord étudié l’art du textile au «Textile Departement» de la «Chelsea school of Art» de Londres, et ensuite étudié la mode au “Studio Berçot” de Marie Rucki à Paris. Elle a alors travaillé comme Knitwear designer free lance pour des maisons de couture comme : Dorothée Bis, Christian Dior, Georges Rech, ou des bureaux de style comme Modom ou le Groupement de la Maille et aussi des filateurs comme Bergère de la France et Anny Blatt. Son travail à été publié dans les magazines VOGUE Knitting, ELLE, Marie Claire, COSMOPOLITAN, BURDA, BIBA, GLAMOUR, et a été photographié par les photographes renommés comme Patrick Demarchelier et Steve Hiett.
Cependant, après quelques années, considérant la boucle bouclée, son centre d’intérêt s’est orienté vers d’autres horizons. Elle s’est mise à voyager partout en Europe et aux Etats-Unis pour assister à des concerts de musique classique et des opéras. Elle a aussi visité tous les musées importants pour développer sa culture artistique. Ayant aussi un grand intérêt pour le théâtre, Elle a étudié la Littérature anglaise à « la Sorbonne” à Paris et vu toutes les œuvres dramatiques majeures, dont toute les pièces de Shakespeare. C’est à cette période qu’elle s’est mise à peindre. Au début des pastels, puis elle est passée à la peinture à l’huile et aujourd’hui à des installations d’œuvres murales et des collages.
C’est aussi, à cette époque, qu’elle a repris le piano qu’elle avait abandonné à l’adolescence. Son travail créatif consiste à passer de la toile au clavier, et vice versa, avec comme but de produire sur sa toile une transposition chromatique des œuvres polyphonique du compositeur J.S. BACH qu’elle étudie sans cesse. Dans une œuvre polyphonique la structure interne qui crée chacune des voix doit séparément contribuer à la structure principale de l’œuvre, qui doit à son tour renforcer la structure de chacune des voix. C’est ce qu’on appelle « le Contrepoint ». Dans la musique, le contrepoint est la relation entre les voix qui sont harmoniquement interdépendantes, mais indépendantes dans le rythme et le contour. Le contrepoint implique l’écriture de lignes musicales qui semblent très différentes et qui évoluent indépendamment l’une de l’autre, mais semblent harmonieuses quand jouées simultanément.
Dans son aspect le plus général, son travail est basé sur les mêmes règles. Elle met côte à côte des couleurs qui sont très différentes et indépendantes les unes des autres, mais harmonieuses quand on regarde l’œuvre en entier. Chacune des couleurs doit séparément contribuer à la structure émergente de l’œuvre, et doit à son tour renforcer et contribuer à la structure individuelle de chaque couleur.
Quand elle travaille elle est préoccupée moins par la musique que par une expérience. Elle expérimente une idée, une vision intérieure. Elle dirige toute sa force vers le centre, vers le vrai, vers la perfection, essayant d’atteindre le centre et pas la périphérie. En japonais le cercle (L’Enso) est le symbole de la vacuité et de l’achèvement dans le Bouddhisme Zen. Ces règles, cette grammaire, constituent une sorte de langue et elle joue avec tout cela comme, « dans une autre époque » un peintre pourrait avoir joué avec les couleurs de sa palette.
L’œuvre de YOKO répond à une logique qui lui est propre. Manières de voir. Fruits d’un travail de tous les instincts. Patient métissage des genres…Elle évite autant qu’elle invite les regards. L’œil est conduit à faire une expérience inédite, quasi « musicale » de la représentation. Rythmes, partitions, harmonies…. A la manière de l’aveugle qui donne des couleurs aux mots avec pertinence rétinienne. Cinétisme, cécité. Ses influences semblent proches et lointaines, ses tonalités intimes et étrangères, ses accords aussi harmonieux qu’inattendus…
Yoko partage sa vie entre Paris et Londres et est membre (Fellow) de la Royal Society of Arts (RSA) de Londres.
ENGLISH (Version Française au-dessus)
The first time YOKO became conscious of art and culture, was probably when she visited KYOTO on a school trip. She was fascinated by Zen architecture and Zen gardens. Zen concepts of simplicity transmit the ideas of freedom. Simplicity is not only aesthetic value, it has a moral perception and reveals the inner qualities of materials and objects. It refers to empty or open space and removes all the unnecessary internal walls. It opens up the space between interior and the exterior and reduces everything down to the most essential quality. The rock garden in Ryoanji temple demonstrates those concepts of simplicity and the essentiality from the considered setting of a few stones in a huge empty space. It is an abstract composition of “natural” objects in space, a composition whose function is to incite méditation.
After finishing her academic study at Sophia University Tokyo, obtaining a B.A. degree, as she had developed a great interest in western art, culture, and music she left for Europe with a wish to become a knitwear designer. she studied first in theTextile Departement of Chelsea School of Art, then in a fashion school, « Studio Berçot » de Marie Rucki in Paris. She then worked as a free lance knitwear designer for fashion houses such as : Dorothée Bis, Christian Dior, Georges Rech, bureaux de style such as Modom and Le Groupement de la Maille and yarn manufactures such as Bergère de France and Anny Blatt. Her work appeared in the magazines such as VOGUE Knitting, ELLE, Marie Claire, COSMOPOLITAN, BURDA, BIBA, GLAMOUR…., some of which were photographed by the renowned photographers - Patrick Demarchelier and Steve Hiett.
However, her interests became more and more oriented towards fine Art and classical music. She travelled all over Europe and America to attend classical music concerts and opéras and she visited all the important museums in order to further her artistic and cultural research. Having a great interest also in theater, she studied English Literature at «La Sorbonne» in Paris and attended the performances of all the major dramatic works including all the Shakespeare plays. Around that period she started painting herself, first oil pastel, then oil painting and today collages and mural installations. She also took up her piano playing which she left during her youth and her creative work consists of going between the canvas and the keyboard with the scores of J.S. BACH, in order to create the composer’s image of polyphony, a transposition of the composer’s many-coloured rhythms and harmonies onto canvas.
At a very deep level, painting and music are hard-wired together into our genetic make-up. We speak of the ‘architecture’ of a musical work, and of architecture as ‘frozen music’; of a musician’s ‘palette’, and of the ‘tonal contrasts’ a painter achieves. In Polyphonies the internal structures that create each of the voices separately must contribute to the emergent structure of the polyphony, which in turn must reinforce and comment on the structures of the individual voices. The way that is accomplished in detail is...’counterpoint’. In music, counterpoint is the relationship between voices that are harmonically interdependent, but independent in rhythm and contour. Counterpoint involves the writing of musical lines that sound very different and move independently from each other but sound harmonious when played simultaneously.
In its most general aspect, her Work is based on the same rules. It is to put side by side colours that looks very different and are independent from each other but looks harmonious when ones looks at the entire work. Each of the colours separately must contribute to the emergent structure of the entire work, which in turn must reinforce and comment on the structures of the individual color.
When she works she is preoccupied less with music than with an experience. She experiences an insight, a realization and an inner vision, and wishes to impress and hammer the moral of this vision into herself. These rules, the sign language and grammar of her work, constitute a kind of language. She directs the maximum force of her desires towards the center, toward the true being, toward perfection, striving to reach the center, not the periphery. Her work is thus a mode of playing with the total contents and values of our culture; she plays with them as, say, in the great age of the arts a painter might have played with the colours on his palette.”
YOKO’s works reflect her involvement in both textile design and music. Her art is, as a result, a transposition of the composer’s many-coloured rhythms and harmonies onto canvas. The eye is both attracted and deflected and led on a musical journey suggesting all the chords and tones of a symphonic score. – almost musical experience: rhythms, partitions, harmonies, in the same way that a blind person is able to colour words in order to create a mental picture
She lives between Paris and London. She is a fellow of the Royal Society of Arts (RSA) .